TEMOIGNAGE DE MAMERT SABUSHIMIKE DEFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME ET RESCAPE DES TRAGEDIES DE 1972 AU BURUNDI DANS LA PROVINCE DE BURURI.

Mon nom est Sabushimike Mamert, rescapé des tragédies de 1972 en province de Bururi, en commune de Vyanda et défenseur des droits de l’homme qui ai bien suivi l’historique de ces tragédies via l’organisation de défense des droits de l’homme : Réseau des Observateurs Nationaux aux droits de l’Homme RONADH dont j’étais le point focal en commune de Vyanda.

Mon témoignage commence à raconter que les hutus et les tutsis se sont tués avec une horreur jamais vue à base des machettes, bambous, matraques, couteaux, fusils,

Baïonnettes, marteaux, enterrement des personnes vivantes en plus des incendies des maisons, de la confiscation des biens comme les maisons, les bétails, les véhicules, les terres, les comptes bancaires….

Je rappelle que la province de Bururi s’étendait jusqu’en province de Makama et Rumonge actuels.

Les localités particulièrement touchées par ces tragédies horribles sont notamment : la plaine de l’Imbo et Mumirwa qui sont des lieux d’origine des rebelles. Minago, Rumonge, Mugara, Karonda, Kigwena, Nyanza-Lac, Mabanda, Vugizo,Vyanda, Bururi, Makamba et Burambi.

Dans cette plaine de l’Imbo y vivaient certains commerçants hutus très riches, une richesse qui venait de la culture d’huile de palme, du café et de la farine des maniocs. Ils avaient aussi des véhicules de luxe de l ‘époque de marque Peugeot et des comminons de transport. Ceux qui labouraient les champs de ces Hutus étaient des tutsi qui venaient de Songa,Vyanda ,Bururi, Matana, Mugamba et Vugizo. Tous ces cultivateurs tutsis qui étaient dans la plaine de l’Imbo ont été massacrés par les hutus sauf des cas rares rescapés de ces tragédies.

LES ORIGINES DE L’EDEOLOGIE DES HUTUS D’EXTERMINER LES TUTSIS AU BURUNDI.

 Les propagandistes intellectuels hutus de cette idéologie au niveau national étaient fortement influencés par le modèle rwandais selon lequel des Hutus guidés par Grégoire Kayibanda ont renversé la dynastie tutsie au Rwanda par l’extermination de ces dernies en 1959.

La haine ethnique des hutus envers les tutsi dans la province de Bururi a été rependu en disant que le premier Ministre Ngendandumwe Pierre a été assassiné parce qu’il était hutu et s’en est suivi les massacres des tutsi dans les communes de Busangana et Bugarama.

Les hutus accusés de tentative de coup d’état de 1965 et 1969 ont été condamnés à mort et exécutés alors que la tentative de coup d’état de 1971 reprochés aux tutsi de Muramvya ont été condamnés à mort et la peine n’a pas été mise en application.

L’idéologie d’exterminer les tutsi par les hutus en province de Bururi etait largement enseignée par cinq députés hutus et un sénateur hutu qui étaient élus dans la province de Bururi en 1965. Un était du parti Uprona à savoir : Ezichias Biyorero élu à Rumonge et principal acteur de cette idéologie et un sénateur du parti Uprona sylvesre Baribwami. Le reste était du parti du peuple PP à savoir : Jean Baramburiye élu à Makamba, Simon Ntiyankumwe à Nyanza-Lac, Euphrem Hakiza à Bururi et Wilson Bavakure élu à Matana.

Dans cette période, certains membres du parti du peuple ont été arrêtés à la suite de ces enseignements de divisions des haines ethniques dans la province de Bururi.

La véritable idéologie d’extermination des tutsi et la préparation de la guerre de 1972 commence dans l’année 1969 avec la libération de la prison d’Ezichias Biyorero qui s’est exilé directement en Tanzanie en compagnie de Lazare Seheye, Rameck Minani, Musa Tinya, Venant Nzeyimana, commerçant de Matana, Musa Maronko et Cyprien Mbikiye, ces deux derniers avaient dirigé la commune de Rumonge. Quelques jours après, les étudiants de l’Université du Burundi, Celius Mpasha, Albert Butoyi et Ndabiruye ont rejoint dans le maquis Ezichias Biyorero et ils ont créé un mouvement armé appelé <<ABARWANASHAKA>> du parti du peuple.

D’autres personnes qui ont joué un rôle actif dans la préparation de la guerre sont : Abel Tita, Emmanuel Buname, Etienne Kijwari, Barampanganje, Kosani, Karumba, le célèbre commerçant Denis Mafungufungu de Kigwena, Bigega et un ancien Militaire à la garde présidentielle Adolphe Nyandwi.

Le responsable principal de cette rébellion ABARWANASHAKA était le commandant Donatien Misigaro que dirigeait le camp de la gendarmerie de Nyanza-Lac.

 Le siège principal de l’antenne du mouvement Rebel Abarwanashaka était basé à Mugara avec Karumba comme responsable, d’autres antennes se trouvaient à Karonda, Kigwena Nyanza-Lac, Rumonge, Minago… Sur toutes les collines, il y’avait des comités d’Abarwanashaka et les réunions préparant la guerre se tenaient dans la nuit, dans la discrétion la plus absolue.

Ezichias Biyorero venait de la Tanzanie la nuit pour donner des ordres et directives aux antennes dans un petit Bateau et pour ne pas être identifié, il avait changé ses noms en se nommant Ibrahim Yousufu.

Les enseignements divisionnistes préparant la guerre disaient que les tutsi ne sont pas des burundais, qu’ils sont venus de l’Egypte, de l’Ethiopie, de la somalie et par conséquent ceux qui ne seront pas tués devraient retourner dans leur pays d’origine.

En mobilisant les hutus, on leur disait que les Tutsis étaient prêts à raser tous les Hutus le 30 avril 1972. Qu’il fallait donc tout faire pour commencer bien avant afin d’anticiper cette date. Une autre motivation du choix de la date du 29 avril 1972 est que les planificateurs de ces tragédies au niveau national savaient que les exercices militaires se terminaient toujours avec la fin du mois d’avril et que par conséquent la plupart des commandants des camps militaires prenaient les congés et n’auront pas l’occasion de donner des ordres au militaires pour empêcher ces tragédies. L’exemple que l’on donne est le commandant Sinduhije Jérôme qui dirigeait le camp commando de Gitega qui était parti passer son weekend dans sa région natale.

Les auteurs de ces exterminations avaient préparé minutieusement le coup. Dans tout le pays, des soirées dansantes avaient été organisées pour maîtriser plus facilement les tutsi. Les préparatifs se faisaient de manière très discrète à tel point qu’on ne pouvait dévoiler ce secret à personne, y compris même les membres de la famille, Les catholiques étaient moins privilégiés du fait qu’ils boivent de l’alcool. Ils craignaient qu’ils puissent dévoiler le secret du mouvement en cas d’ivresse. Dans le même ordre d’idées, les protestants occupaient le devant la scène dans ce mouvement particulièrement à Mugara au siège d’Abarwanashaka,

LES ENTRAINEMENTS MILITAIRES DES REBELLES COMMENCENT DANS LES FORETS.

Les rebelles étaient encadrés par les médecins- féticheurs qui leur assuraient la formation et l’immunisation magique. Ces médecins-féticheurs étaient des Babembe exilés à Kigwena et à Nyanza-Lac. Parmi ces derniers, le plus célèbre était le nommé Florent. Celui-ci avait un fusil de marque Vignelo qui servait d’exemple en tirant sur quelqu’un en vue de convaincre les Burundais que leurs substances sont aptes à les protéger contre des balles des ennemis. La formation se faisait pendant la nuit dans la forêt à Karonda tout près de la rivière Buhinda et à Nyagatanga.

 Les rebelles de1972 se sont entraînés pendant des années dans la forêt de Kagunga en Tanzanie, région frontalière du Burundi, très peu accessible et très peu contrôlée par les autorités tanzaniennes.

 A Nyanza-Lac, les lieux de formation étaient nombreux. Mais les plus connus étaient situés à Kabo, Riba, Mwigagi, Mugumure plus précisément à Mugunda et aux environs de la rivière Rwaba. Le commandant du camp de la gendarmerie à Nyanza-Lac, Donatien Misigaro, lui aussi originaire de Kigwena était impliqué fortement dans ce mouvement.

 Les étudiants Célius Mpasha, Abel Tita, Albert Butoyi et les députés comme Lazare Seheye et Ezéchias Biyorero ainsi que Emmanuel Buname étaient à la tête de ce mouvement. Parmi les dignitaires du mouvement il y avait les instituteurs comme Etienne Kijwari et Barampangaje. La rébellion était appuyée techniquement par les sorciers babembe et financièrement par les commerçants de la région comme Gitamira Daniel, Onesme Ndova, Denis Mafungufungu , Zambayembi, Murishi Mayabu. C’est par l’intermédiaire de ces commerçants qu’on a pu obtenir des machettes surnommées namba nane (n°8) utilisées lors des massacres. Le mot « Mulele » trouve son origine au mouvement Rebel de Pierre Mulele qui était ministre de l’Education et contre le pouvoir central du Congo. Les rebelles burundais devaient respecter un code d’interdits de nature magique imposé par leurs médecins-féticheurs. Ils subissaient des incisions corporelles au dos et à la poitrine et ils recevaient le baptême. La combinaison de ces pratiques qu’on leur faisait étaient censées les protéger contre les balles. Ils criaient « Maï-mulele » pour tuer une personne. Ils donnaient un seul coup de machette. Ils ne regardaient pas derrière et ne reculaient pas. Ils étaient drogués et ils s’habillaient des feuilles de palmiers et les feuilles d’autres arbres. Il leur était interdit de faire des rapports sexuels avec n’importe quelle femme, leurs épouses comprises. Il leur était défendu de serrer la main de quelqu’un qui n’adhérait pas au mouvement.

Lorsque les autres gens leur donnaient quelque chose, ils le déposaient par terre afin qu’ils le ramassent, ils ne mangeaient pas sur l’assiette, plutôt ils mangeaient sur les feuilles de bananiers. Le jour du déclenchement des attaques, les pratiques de « baptême » et « d’incisions » se poursuivaient respectivement chez Denis Mafungufungu et et Miruko à Kigwena.

On cite que 1900 machettes avaient été achetées par l’ex-Ministre de travaux publics Marc Ndayiziga en complicité avec le directeur du Budget Simvura Boniface. Elles auraient été distribuées dans la plaine par Zacharie Ntiryica, conducteur des travaux de la route Bujumbura-Nyanza. Les autres machettes auraient été forgées sur place, ou bien auraient été expédiées par les anciens députés Seheye et Biyorero à Nyanza-Lac, Rumonge et Gitaza.

Les rebelles avaient peu d’armes à feu. Ils les ont obtenues après l’exécution d’une dizaine de gendarmes tutsis. A Vugizo, l’ancien soldat Minani avait un pistolet. Mais aussi à Mabanda, un ancien-militaire Michel Ciza avait un fusil. Le mouvement insurrectionnel de 1972 était fortement soutenu par les commerçants surtout protestants de Mugara, Kigwena, Nyanza-Lac et Mabanda. Ces derniers ont pu fournir les machettes en collaboration avec Venant Nzeyimana, un commerçant originaire de Matana réfugié en Tanzanie depuis 1969. Beaucoup de réunions des coordinateurs du mouvement se tenaient souvent chez lui en Tanzanie.

Les rumeurs et les tracts distribués abondamment dans la région de la plaine ont atteint un point culminant en 1971. Les tracts disaient ceux-ci 😦 Ecrit pour ceux qui vont jusqu’au bout). Vous qui avez accepté la vie ou la mort en défendant les petites gens pour qu’elles aient la parole à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

 Nous vous saluons le travail, Attendu que l’OBEISSANCE, le courage et le sacrifice pour traquer l’ennemi tutsi partout où il est constitué la base de notre victoire. Debout tous comme un seul homme. Armez-vous de lances, de serpettes, de machettes, de flèches et de massues et tuez tout Tutsi où qu’il se trouve. Que tous nos partisans s’unissent pour exterminer jusqu’au dernier tout Tutsi, qu’il soit militaire ou dirigeant. Attaquez-vous aux ministres, aux gouverneurs, aux commissaires, aux administrateurs, aux conseillers, aux cadres du parti Tutsi. Massacrez-les avec leurs femmes et enfants, n’hésitez pas à éventrer les femmes enceintes.

 Rivalisons de courage, de discipline, d’agilité pour exterminer tout homme, toute femme et tout enfant de l’ethnie tutsie et qu’on en parle plus dans notre pays. Pas d’emprisonnement, pas de jugement pour les tutsi. Son sort n’est que la mort.

 Partisan exécutez à la lettre aussi, ce qui suit ainsi tu auras soutenu avec tout ton cœur, et toute ton intelligence le parti des travailleurs du Burundi et le pouvoir des travailleurs cultivateurs. Partisan partout où tu te trouves, vas avec tous tes frères, mobilises-les et punissez tous les récalcitrants qui refusent ou qui ne vous aident pas à combattre le Tutsi, emprisonnez-les et nous les jugerons après.

Les rumeurs annoncent que très prochainement, le pays sera attaqué par des gens qui viendraient de la Tanzanie. La circulation de ces rumeurs renforça le climat de suspicion, ce qui conduisit à l’arrestation de nombreux paysans et intellectuels hutu de Nyanza-Lac et de Kigwena.

Dans le carême de 1972, les Pères Blancs de la paroisse Kigwena ont mis en garde les gens de la région en leur disant que s’ils ne deviennent pas attentifs, Nyanza-Lac pourra être détruit d’ici peu de jours. Quelques jours avant, des rumeurs circulaient en commune Vugizo annonçant que les attaques contre les tutsi sont en cours de préparation par des gens qui viendraient de la Tanzanie. Des tutsi seront éliminés jusqu’à ce qu’ils disparaissent sur l’ensemble du territoire du pays.

Un signe très frappant est l’apparition d’une nouvelle qualité de machettes à double tranchant.

Au début du mois d’avril, des bandes de Hutu, à Vyanda, s’organisaient sous forme des bandits pour attaquer, de nuit, les ménages des administratifs Tutsi pour y chercher des armes à feu. C’est par après qu’on a compris que ce phénomène entrait dans les préparatifs des attaques.

C’est cette situation confuse et clivée qui fera l’objet de la tenue d’une réunion de travail des plus hauts responsables de la sécurité le 23 avril 1972 à Bururi. Il y avait le Ministre de l’Intérieur Albert Shibura, le Ministre de l’Information André Yanda, le Chef d’Etat-major Général des Forces Armées Burundaises Thomas Ndabemeye, l’Administrateur Général de la Sureté et Immigration Bernard Bizindavyi et le Commandant du Camp Bururi. Ils n’ont pas jugé l’affaire suffisamment très grave. Mais, ils ont décidé tout de même de lancer une campagne de sensibilisation de la population, en commençant par Rumonge.

C’est dans ce cadre que les Ministres Shibura et Yanda étaient dans cette localité le 29 avril 1972 le jour du début des massacres des tutsi par les hutus, pour mettre en garde les rebelles de toute tentative d’exterminer les tutsis. Toute l’administration provinciale de Bururi était descendue à Rumonge dans un meeting de pacification.

 Malheureusement, en fin de journée, vers 18 heures, les massacres de tout tutsi ont commencé Presqu’à la même heure, Nyanza-Lac, Rumonge,  Vugizo, Vyanda, Mabanda,Minago et Bururi sont simultanément attaqués. C’est la même méthode, tous les hommes, vieillards, enfants et femmes Batutsi sont systématiquement tués. Le même jour, tous les administratifs de Bururi qui s’étaient rendus à Rumonge ont été tués, découpés en morceaux à la machette. Sur la route de retour, l’équipe des journalistes de la radio qui a couvert la réunion a été massacrée, et le véhicule émetteur a été brûlé. Les ministres Shibura et Yanda n’ont eu la vie sauve qu’en passant par une route détournée. Car la voie longeant le Lac Tanganika, de la frontière sud avec la Tanzanie jusqu’aux portes de la capitale était pleine des rebelles. A Rumonge, la démonstration de tuer un tutsi par un seul coup de machette après avoir le ligoter a eu lieu au stade et les rebelles ont fortement applaudi. Après le coup d’envoi, tout tutsi attrapé était tué et les rebelles scandaient des cris : Mayi-Mulele, Micombero zii, Bahutu oyee.

Les rebelles s’étaient rendu maîtres du terrain dimanche et lundi. Ils avaient la victoire dans les localités de Minago,Rumonge,Burambi, Karonda. Mugara,Kigwena Nyanza-Lac, Mabanda ,Vugizo et Vyanda. Les assaillants se sont installés à Matyazo, où ils ont hissé un drapeau vert-rouge-vert, en même temps qu’à Mugara et Rumonge symbolosant la victoire. Un autre drapeau étaient sur le Peugeot de Denis Mafungufungu qui déplaçaient les rebelles depuis Nyanza-Lac jusqu’à Rumonge. Ils avaient fait fabriquer une pièce de monnaie d’un franc avec le soleil levant, qui signifie un pays sans tutsi. Un Soleil levant qu’on trouve même actuellement sur les grillages des constructions appartenant aux Hutu à Bujumbura.

D’autres drapeaux étaient stockés chez Diomede Ndegeya de Kigwena, à Mugara et dans le camp militaire de Bururi.On soupconait également d’autres drapeaux à Kiryama.

La situation commence à changer avec l’intervention des militaires à Rumonge à Mugara, le mardi 2 mai 1972 et à Vyanda le jeudi 4 mai 1972. Dans ces localités il y a eu des affrontements entre les militaires et les rebelles. Les militaires et les membres de la jeunesse Révolutionnaire Rwagasore hutu qui n’étaient pas impliqués dans ce projet ignoble confondus avec les tutsi ont à leur tour tué les hutus attrapés dans les localités citées ci-haut, ont brulaient les maisons pillaient leurs biens. Les hutu de Vugizo, Nyanza-Lac et Mabanda ont fui vers la Tanzanie un peu plus tard car ils attendaient à tout moment un communiqué à la radio Nationale annonçant leur victoire.

A signaler qu’une intervention d’hélicoptère a pu sauver les tutsi de Vugizo, Vyanda et Mabanda en tirant sur les rebelles qui étaient à Mazinga à Rabiro qui partageaient la viande d’un bœuf de Mbonyingingo.

Dans mon présent témoignage, je tiens à préciser que les discours aux médias du président de la Commission-Vérité et Réconciliation CVR que Monsieur Pierre Claver Ndayicariye fait sciemment sont pratiquement contraires à la réalité, Un jour Ndayicariye a dit qu’un hélicoptère a tiré sur la population innocente dans le sud du pays. L’hélicoptère n’a pas du tout tiré sur la population innocente, l’hélicoptère a tiré sur les rebelles qui massacraient les tutsi innocents dans la province de Bururi.

Pierre Claver Ndayicariye poursuit à officialiser que sa commission CVR est en train d’enquêter sur l’identité des Mayi- Mulele, leurs origines et leurs objectifs. Ici, j’apporte de la lumière : Les Mayi- Mulele ne sont pas venus du Congo voisin comme le disent certaines personnes. Que personne ne doute pas : les maii Mulele sont des véritables burundais que nous connaissons très bien, qui vivaient a Kigwena, Mugara,Nyanza-lac,karonda, Bukanda, Karagara,Kibanda, Mutambara ,Gasera Karirimvya,Mugumure ,Rwaba,Nzibwe, Kimwaga Rumonge Minago…..

Quant au commissaire de la CVR Alois Batungwanayo, il a dit un jour à la radio BBC que c’est le gouvernent de Michel Micombero qui a planifié de tuer les tutsi pour avoir un prétexte d’éliminer les hutu, à ce sujet, il serait incompréhensible que ce même gouvernement commencent à chercher à couper les têtes de son Ministre de l’intérieur Albert Shibura en compagnie du Ministre de l’information Andree  Yanda en campagne de pacification à Rumonge qui ont échappé à la mort de justice.

Il me serait difficile de comprendre que le Gouvernement du Président Michel Micombero tue 40 personnes de son administration à Bururi qui était descendu à la réunion de pacification à Rumonge. A titre d’exemple je cite : Nintije François, commandant de la gendarmerie a Rumonge, Karenzo Gaspard président du tribunal à Bururi, Procureur Jean Bikamba, Docteur Simbiyara Cyprien, Isidore Zidona, commissaire d’arrondissement Domitien Rungarunga secrétaire du parti uprona, Barampangaje Melchiade commissaire adjoint, Kimaka Antoine administrateur de la commune Burambi ,Administrateur Etienne Njiyobiri,Therence Rubati président du tribunal à Rumonge, Adolphe Sinaniranye ,inspecteur des ecoles, Baranyitondeye Pie Directeur des écoles à Rumonge, Ndarusigiye Isidore, médecin vétérinaire à Bururi et d’autres chauffeurs et comptables sans oublier le commerçant arabe Muhamed Amadan qui avait refusé de donner aux rebelles de l’essence pour bruler les maisons des tutsi, en tuant également toutes les personnes qui s’ étaient réfugiés au camp de la gendarmerie et au tribunal de Rumonge.

C’est très difficile de croire que le même gouvernement à Nyanza-Lac tue plus de ses 10 gendarmes, son propre commandant Mbonihankuye qui était venu de Bujumbura pour donner les soldes aux gendarmes et continuait à massacrer tous les fonctionnaires de l’état réunis chez « Daniel » y compris l’administrateur de Vugizo Frédéric Niyonizigiye et le commissaire d’arrondissement adjoint, Léonidas Basumbwa et tout tutsi se trouvant au camp de la gendarmerie, au marché et l’endroit où vivaient les Français. (TSF) : Téléphone Sans Fil. Et que les mêmes massacres se passent de la même façon à Vugizo et à Mabanda où les tutsi étaient entassés de forces au chef- lieu des communes pour y être massacrés. Je me pose la question de savoir quel intérêt le gouvernement de Michel Micombero pourrait bénéficier en tuant à Vyanda le Conseiller Siboniyo Sylver, Kivuvu Alphonse, chef de zone, le policier Majugu Jean et d’autres simples paysans tutsi. Quel intérêt aussi pour ce gouvernement de tuer ses propres soldats du camp Bururi venus empêcher les massacres des tutsi à Myugaro ?

Le commissaire Alois Batungwanayo de la Commission-Vérité et Réconciliation continue à mentir que la première victime tuée à Rumonge était hutu et que cela est une preuve que c’est le gouvernement qui avaient préparé ces massacres. Ce n’est pas vrai parce que Madame Pascasie n’a pas été tuée la première, les rebelles l’ont prise pour Tutsi alors qu’elle était Hutu. Par contre à Nyanza-Lac La première personne tuée fut un Hutu de Nyabutare du nom de Kebumpa. Celui-ci a été victime d’avoir dénoncé le mouvement en préparation à l’administration. A vyanda l’infirmier Ntirandekura jean hutu impliqué fortement dans ces actes ignobles a été tué par ses amis rebelles croyant que c’est le commandant Jérôme Sinduhije qui avait le véhicule semblable à celle de l’infirmier, A Nyanza-Lac Rukanka a été tue à cause de sa taille élancée comme les tutsi d’après les rebelles alors qu’il était hutu, La liste n’est pas exhaustive.

Le même commissaire Alois Batungwanayo évoque qu’il y avait des hutu à exécuter à base des listes préétablies avant le déclanchement des tragédies. A noter que lors de la diffusion des enseignements de la rébellion, on faisait circuler les listes des adhérés et chacun devait apposer la signature devant son nom. Ces listes étaient conservées dans le bureau communal de Rumonge qui était dirigé par Mussa Maronko.  Après les attaques, les militaires opéraient les arrestations sélectives aux domiciles des hutu à base de ces listes. Très souvent, on cite la présence des tracts et des listes des adhérents trouvés sur les rebelles. C’est dans ces circonstances que l’Ecole Normale de Kiremba a été parmi les plus affectées et surtout que presque toutes les victimes de cette école étaient natives de Mugara siège de la rébellion.

 A signaler que la carte saisie sur Monsieur Pascal Bubiriza (ancien ministre) par le parquet représentait les régions à grande concentration des tutsi. C’était toute la province de Bururi, sauf le long du Lac, une grande partie de la province Muramvya, une partie de la province de Gitega et Ngozi, tout le Mugamba et la capitale Bujumbura. Au Parquet, Bubiriza a personnellement avoué que la région hachurée représentait la région habitée par les tutsi et qu’il y a des Hutus racistes qui ont fait des plans pour exterminer les tutsi.

 D’autres localités où les hutu ont été tués à base des listes surtout les enseignants et les commerçants c’est à Songa Mugamba, Matana et Rutovu.

Implication de l’Eglise *Pentecote de Mugara et Mabanda. Cette mission a été suspendue pendant deux mois du fait qu’on l’accusait d’être impliquée dans les préparatifs des attaques. Presque tous les commerçants protestants du centre de négoce Mabanda à savoir Nathanaël Mazobe, Gihoro, Joël Mujondora, Thomas Ndikumagenge, Jean Nkwakuzi, étaient impliqués. Ils étaient pilotés par Joël Nikoruza. Ce dernier exerçait son commerce à Nyanza-Lac mais il était natif de Mabanda. Les gens de Nkondo, « une localité pentecôtiste majoritairement hutu » avaient pris part à l’insurrection. Même les catéchistes et pasteurs étaient impliqués.

Suite aux événements qui ont endeuillé le pays dans la nuit 29 avril 1972, les interventions des Evêques de l’église catholique ont été appréciables en adressant des message d’apaisement aux chrétiens. D’autres paroisse comme Bururi, Maryazo et kigwena ont offert des abris aux déplacées. D’autres prêtres des paroisses comme Makamba et Rumeza ont sauvé des enseignants et Directeurs d’écoles déjà ligotées et prêts à être tué. Le curé de la paroisse Murago à Burambi Decuria Joseph a donné des mazouts mélangés avec de l’eau aux rebelles qui voulaient bruler vif les tutsi qui étaient réfugiés dans l’Eglise. C’est ainsi que ces gens ont été sauvés car le produit n’a pas pu produire une flamme.

Contrairement aux prêtres précédents. Le curé de la paroisse Kigwena Mario Bragania semble approuver les agissements avec les partisans du mouvement insurrectionnel. Il était au courant des préparatifs. Mais le fait que les membres de ce mouvement n’ont pas pu profiter de la présence de Micombero à Kigwena, le 24 avril 1972, pour l’éliminer a déçu le curé :

Le curé Mario Bragania avait montré aux rebelles à l’aide d’un signe que les rebelles n’ont bien interprété, que Micombero est venu à la paroisse de Kigwena dans son hélicoptère. Que c’est l’occasion de le tue. Après le départ de Micombero pour Bujumbura, le curé s’est fâché en disant qu’ils viennent de subir un lourd échec.  Après quoi, il a révélé que ce n’est pas de cette manière qu’on cherche une révolution.

Je ne peux pas passer sous silence les valeurs de certains héros parmi les hutu et les tutsi qui ont caché et protégé l’un ou l’autre de l’ethnie différente alors que s’ils étaient attrapés, ils risquaient leur vie.

Les hutu et les tutsi qui ont péri dans ces tragédies de 1972, la plupart n’ont pas été enterrés dignement car leurs corps ont été décomposés dans forets et montagnes, leurs morceaux de chaires dévorées par les animaux et oiseaux, d’autres ont été jetés dans des rivières comme Siguvyaye, Murembwe et Jiji et dans les fosses communes.

 S’agissant des fosses communes dans le pays, Je reproche aux membres de la CVR de faire une ségrégation ethnique dans différentes localités, en exhumant seulement des restes humains des soit disant hutu. Je rappelle à ces membres de la CVR qu’il faut faire de même pour les fosses communes des tutsi qui se situent respectivement au marché de Rumonge, là où on a construit la Banque de Gestion et de Financement, l’ecobank, au stade de football, à la station de Mungerangabo, à Mutambara sans oublier aux alentours du tribunal et aux environs de l’hôpital.

A Kigwena, la fosse commune des tutsi se trouve tout près de la route Rumonge-Nyanza-Lac à côté de la rivière Mukunde.

 On en trouve deux fosses communes des tutsi à Nyanza-Lac à côté de là où devrait se dérouler la fameuse soirée dansante « chez Daniel »

A Mabanda, elles sont au nombre de deux. Le charnier des victimes tutsi tués par les rebelles ainsi que certains de leurs bourreaux mitraillés par l’hélicoptère se trouvent aux environs du chef-lieu de la commune.

A Vugizo, on les trouve à l’ancien chef-lieu de la commune tout près du dispensaire de Vugizo celle des tutsi et des rebelles mitraillés par l’hélicoptère.

Les attaques répétées de 1972-173-174-1975- 1976 : les communes Nyanza-Lac, Mabanda, Vugizo et Bukemba ont fait l’objet d’attaques répétitives par les réfugiés. La première incursion était menée à la fin d’année de 1972 au mois d’octobre à Nyanza-Lac et à Vugizo. : les rebelles provenaient de la Tanzanie dans les camps des refugies burundais à savoir Gatumba, Ulyankulu et Mishamo. Biyorero, Samiye et d’autres ne cessaient de les soutenir idéologiquement, financièrement et matériellement.

Certains milieux hutus disent qu’ils n’étaient pas autorisés de pleurer ou de faire la levée de deuil parcelle ou définitive des leurs. Dans mon travail, je n’ai pas pu avoir une loi ou un décret-loi au niveau national interdisant ces mœurs. Par contre en commune de Vyanda, j’au vu de mes propres yeux du côté hutu et tutsi des personnes qui pleuraient et qui n’ont pas été poursuivies pénalement ou civilement. Du côté tutsi, j’ai vu ceux qui ont procéder à la levée de deuil définitive tandis que du côté hutu, ils étaient en exil en Tanzanie.

Actuellement, comme solution, je propose l’arrêt des activités de la Commission-Vérité et Réconciliation en attendant le retour de la paix au Burundi. Aujourd’hui quotidiennement il Ya des personnes qui sont assassinées, disparues, torturées, emprisonnées arbitrairement, enlevées et violées sans que les hauteurs soient identifiées et punies.

 Ce n’est pas donc le moment approprié de faire les activités de Vérité-Réconciliation. Faire un recensement de toutes les victimes de ces tragédies de 1972 colline par colline. C’est très facile car je suis déjà en possession des noms de toutes les victimes en commune de Vyanda. J’invite d’autres burundais à avoir le courage de témoigner de tous ceux qu’ils savent dans cette crise de 1972. Pour le moment les burundais sont divergents sur la qualification de ces tragédies, les uns les qualifient d’un génocide contre les tutsi, les autres un génocide contre les hutu. Je propose la qualification de ce qui s’est passé par en Groupe indépendant et expert en la matière. Enfin. Je propose <<plus jamais ça.>>

 Fait le 21 avril 2023

SABUSHIMIKE Mamert

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